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Cholestase gravidique : grossesse sous surveillance

le 22/01/2021

S’il n’y a pas de traitement particulier pour soigner la cholestase gravidique, il existe en revanche des remèdes pour calmer les démangeaisons… Au-delà de celles-ci, le fœtus doit être placé sous surveillance. Lise El-Omari, cadre sage-femme à la Clinique du Mousseau (Évry, Ile-de-France), revient sur cette maladie méconnue.

 

Des symptômes particuliers

La cholestase gravidique est une maladie qui apparaît généralement au troisième trimestre de grossesse. Il n’y a pas de terrain propice, toutes les femmes sont concernées mais il existe cependant quelques origines héréditaires et certains facteurs de risque. « C’est une maladie du foie spécifique à la grossesse, explique Lise El-Omari. Elle peut être très dérangeante pour la maman, générant d’intenses démangeaisons qui peuvent être associées à des boutons et occasionner des lésions de grattage. Il n'est pas toujours aisé pour les patientes de la distinguer d'une simple sécheresse cutanée. ». Une réaction principalement dermatologique que la future maman doit pourtant évoquer avec son médecin ou sa sage-femme. « C’est important d’en parler durant son suivi de grossesse. La description des symptômes mettra rapidement le professionnel de santé sur la piste », explique la sage-femme. Pour confirmer le diagnostic ou écarter la cholestase gravidique, la prise de sang est la méthode la plus fiable. « Nous mesurons les acides biliaires de la future maman. La présence d'acides biliaires dans le sang au-delà d'un certain seuil témoigne d'une diminution de la réabsorption de ces acides par le foie et nous permet de poser le diagnostic », précise Lise El-Omari.

 

Une surveillance accrue du fœtus

Une maladie qui peut sembler bénigne, et pourtant… « Il est important de dépister et de surveiller cette pathologie jusqu’à l’accouchement, car même si les symptômes ne semblent que « gênants » pour la maman, ils peuvent dans de rares cas être fatals pour le fœtus ».

Une fois le diagnostic établi, la maman et son futur bébé font alors l’objet d’une surveillance accrue, afin de minimiser les risques. Les professionnels de santé sont en effet en mesure de garantir la sécurité du fœtus, malgré la maladie. « Nous prenons facilement en charge les cholestases gravidiques. À travers une surveillance régulière via l'enregistrement cardiotocographique et la biologie, nous nous assurons du bien-être fœtal et de la stabilité de la pathologie. L’objectif est d’arriver le plus possible à terme, mais au moindre signe inquiétant, nous déclenchons l'accouchement », conclut la spécialiste.

 

Quel que soit le symptôme remarqué durant la grossesse, il est donc toujours primordial d’en parler à son médecin pour obtenir un avis éclairé.