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Mois sans tabac : Prévenir et prendre en charge le cancer du poumon

le 30/11/2020

Le Dr Mohamed Nour Banana est oncologue-pneumologue à la clinique du Mousseau (Évry, Île-de-France). Chaque jour, il reçoit en consultation des patients présentant des troubles de l’appareil respiratoire, pouvant être causés par des facteurs bien particuliers et à l’origine de pathologies telles que le cancer du poumon. Explications du spécialiste.

 

Le parcours patient à la clinique

 

Le parcours des patients reçus à la clinique dans le cadre d’un diagnostic en pneumologie démarre toujours de la même manière. « Après orientation du patient par son médecin traitant, une première consultation a lieu avec un pneumologue, explique le Dr Mohamed Nour Banana. C’est à ce moment-là que nous allons détecter l’anomalie et commencer à affiner le diagnostic à l’aide d’une fibroscopie bronchique ou d’un scanner en vue de l’obtention d’une biopsie. »

 

Les premiers résultats d’examens permettent de proposer une interprétation et, dans certains cas, de diagnostiquer le cancer du poumon. « Une fois que nous avons déterminé cela, nous réalisons un bilan d’extension de cette lésion afin de savoir s’il s’agit d’un cancer localisé ou métastatique. C’est également à ce moment-là, durant une RCP[1], que nous déterminerons le traitement thérapeutique qui sera employé pour une prise en charge optimale. » Il s’agira alors de choisir entre une chirurgie, la programmation de séances de radiothérapie, un traitement par chimiothérapie ou encore une immunothérapie.

 

Le tabac : premier facteur déclencheur

 

Les patients reçus et traités pour un cancer pulmonaire sont en large majorité des fumeurs. « Ils constituent 90 % des patients pris en charge. Il y a des personnes se situant dans la tranche d’âge 50-65 ans mais également des plus jeunes, en cause notamment, un tabagisme très précoce et la consommation de cannabis », précise le spécialiste.

 

Pour un patient dont le cancer du poumon a été diagnostiqué, le spécialiste rappelle que le meilleur moyen de démarrer une lutte efficace contre la maladie est le sevrage tabagique. « J’explique toujours les mécanismes et agissements du tabac sur le poumon et les petites alvéoles qui le composent. L’apport de goudron sur ces surfaces à chaque inspiration de fumée est très néfaste. C’est notamment cela qui va provoquer l’emphysème, une maladie pulmonaire qui détruit la paroi des alvéoles. » Plusieurs prises en charge sont alors proposées aux patients qui souhaiteraient arrêter de fumer. « Il y a des traitements, des patchs, des gommes mais aussi des séances d’hypnose qui peuvent être prescrites à la clinique. » Parmi les projets à venir, le service souhaite également pouvoir prochainement proposer des consultations spécifiques autour du sevrage tabagique.

 

[1] Réunion de concertation pluridisciplinaire