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Movember : Dépister et prendre en charge le cancer de la prostate

le 27/11/2020

Chaque année, le mois de novembre est l’occasion de rappeler l’importance de la prévention et du dépistage autour des cancers masculins. Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme, avec plus de 50 000 nouveaux cas par an. Il peut être responsable de certains troubles mais dans la plupart des cas, il est asymptomatique... Une raison supplémentaire d’être acteur de son dépistage dès 50 ans.

 

À la Clinique du Mousseau, les docteurs Alain Kalfon, Paul Wiskirski et David Charbit sont urologues. Partageant leur semaine entre consultations et interventions chirurgicales, ils sont régulièrement amenés à prendre en charge des patients présentant les signes d’un cancer de la prostate. Présentation de cette pathologie avec les spécialistes.

 

Diagnostic, dosage PSA et biopsie

 

Les patients reçus en consultation, orientés par leur médecin traitant ont des symptômes propres à la pathologie. « Ils présentent des troubles mictionnels[1], parfois une hématurie[2] et très rarement des douleurs osseuses, expliquent les trois spécialistes. Ils peuvent venir pour réaliser un dosage PSA[3], l’une des mesures clés dans le diagnostic d’un cancer de la prostate. ». En cas de suspicion, il pourra ensuite être complété par une IRM de la prostate et une biopsie.

 

À chaque diagnostic de cancer de la prostate, les spécialistes vont mesurer son agressivité afin de déterminer la démarche de traitement à suivre. Cette agressivité se mesure selon trois critères. « On étudie le résultat du taux de PSA dans le sang, l’extension ou non du cancer (localisé dans la prostate ou étendu aux ganglions et autres organes) et enfin l’agressivité des cellules cancéreuses vues au microscope avec le score de Gleason[4]. » En prenant également en compte l’âge du patient, le traitement pourra ensuite être validé en RCP[5].

 

Plusieurs prises en charge possibles

 

La prise en charge du patient prendra en moyenne 4 à 6 semaines, de la détection formelle du cancer au démarrage de son traitement. « En fonction de l’âge et de l’évolution de la maladie, plusieurs options de traitement seront envisagées durant les RCP, précisent les spécialistes. Par exemple, dans le cas d’un jeune patient avec une maladie localisée, nous privilégierons une intervention comme la prostatectomie avec une courte hospitalisation. Si le cancer est local mais que le patient est plus âgé, alors nous envisagerons une radiothérapie. Enfin, si la maladie s’est répandue vers d’autres organes environnants, nous établirons un traitement médicamenteux. »

 

Le cancer de la prostate peut toucher tous les hommes. Si la prévention n’est pas possible, le dépistage reste un moyen de se prémunir des formes les plus graves, dès 50 ans. « Plus cette pathologie est prise en charge tôt et plus son pronostic est favorable. Le dépistage ne fait pas l’objet d’une campagne nationale mais peut être réaliser à titre individuel. Dans certains cas, un suivi actif à travers des examens réguliers est suffisant. »

 

[1] Troubles liés à l’élimination des urines

[2] Présence de sang dans les urines

[3] Antigène prostatique spécifique

[4] Score caractérisant le degré de différenciation de la tumeur utilisé dans le cancer de la prostate

[5] Réunion de concertation pluridisciplinaire entre spécialistes en vue d’une prise de décision collégiale